Aide aux loyers en centre ville : Oui, mais n’oublions pas nos quartiers !

Lors du conseil municipal du 28 mai, la ville de Douai a acté loctroi d’une aide au paiement des loyers, à destination des porteurs de projets de commerces souhaitant s’installer en cœur de ville.

Cette aide a pour but de contribuer à la préservation du commerce de proximité, et d’encourager l’implantation de nouvelles entités commerciales, en lieu et place des trente sept locaux vacants que l’on trouve aujourd’hui dans le centre de Douai.

Le dispositif s’organise de la façon suivante : 50% du loyer mensuel est pris en charge, sur la première année (plafonné à 400 €/mois, soit un montant total de 4 800 € pour 1 an). Cette aide financière ne s’applique qu’aux nouveaux commerçants et d’artisans, s’installant sur le périmètre marchand prioritaire à conforter, soit :

Place d’Armes,

Rue de Bellain,

Rue de la Madeleine,

Rue des Ferronniers (partie piétonne),

Rue Saint Christophe,

Rue de la Mairie.

Dans la mesure où le collectif citoyen, Ensemble Faisons Douai, a toujours milité et défendu une telle proposition, j’ai voté sans rechigner la délibération présentée. Ceci étant, je suis intervenu afin d’exprimer, non une certaine réserve mais plutôt la volonté d’aller plus loin en ce qui concerne le périmètre :

  • D’abord concernant le périmètre à petite échelle : il est regrettable que celui-ci ne concerne uniquement la partie piétonne de la rue des Ferronniers et ne soit pas prolongé sur l’ensemble de la rue. Cela exclu en effet de facto deux cellules commerciales.
  •  Ensuite et surtout, nous souhaitons que le périmètre soit, de façon générale, étendu aux centralités de nos quartiers. Pourquoi en effet ne pas imaginer créer en parallèle et complément de ce dispositif, une aide de la même nature, mais à partir de montants moins onéreux, pour toute installation de nouveaux commerces dans les « centres » de nos différents quartiers de la ville ? Il y a, là aussi un enjeu économique, social et identitaire important. Quid donc de ce triple enjeu dans les Faubourgs, à Dorignies, à la Résidence Gayant, La Clochette ou Frais Marais (l’enjeu étant plus marqué, il est vrai, pour les deux derniers cités).

Considérant qu’un habitant du centre -ou proche centre ville-, dispose de 40% de commerce en plus qu’un habitant issu des QPV,

Considérant que cette absence est souvent vécue comme une preuve d’inégalité supplémentaire,

Considérant qu’une telle mesure pourrait faciliter l’attractivité de ces centralités périphériques,

Nous estimons qu’il faut répondre à ce besoin.

Avec les commerces, c’est toute une vie sociale qui s’anime. Les rencontres quotidiennes se multiplient et l’image du quartier change. Résultat : le quartier commence peu à peu à être associé à ses atouts plutôt qu’à ses manques. C’est aussi une opportunité de création d’emplois et de développement de la mixité sociale et fonctionnelle en leur sein.

  •  Enfin, le fait qu’il soit possible dans cette délibération telle qu’elle est définie, d’accorder une aide, pour tout déménagement d’un commerce d’un endroit de la ville hors du périmètre défini, à l’intérieur de celui-ci, pose un vrai problème. Cela revient au fond, à « récompenser » le transfert d’une activité économique située en périphérie, parce qu’elle viendrait en cœur de ville.

Il est possible que ce cas de figure n’arrive pas, ou très peu, mais sa logique est assez perverse : Elle revient à déshabiller le quartier (périphérique) « Pierre » pour habiller le quartier (du centre) « Paul », que l’on juge prioritaire sous prétexte qu’il est le cœur de ville.

En définitive, si nous saluons cette mesure, nous sommes convaincus que l’offre commerciale doit être pensée de façon globale et pour toute la ville. Ainsi, il ne faudra pas, à l’avenir, faire l’impasse sur le dynamisme commercial de nos quartiers.

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